03 janvier 2016

CAROLUS DURAN : le convalescent (copie) et sa biographie


huile sur papier enduit 30 x 42


détail 


Charles Émile Auguste Durand1 dit Carolus-Duran, né le à Lille et mort le , est un artiste peintre français.
Parfois qualifié de « peintre mondain », il est l'un des portraitistes les plus appréciés par la haute société de la Troisième République.


Biographie

Fils d'hôtelier, Charles Durand apprend le dessin auprès du sculpteur Augustin-Phidias Cadet de Beaupré à l'Académie de Lille, puis étudie pendant deux ans la peinture auprès de François Souchon, lui-même élève de Jacques Louis David. Il arrive à Paris en 1853 et prend alors le pseudonyme de « Carolus-Duran ». Il suit les cours de l'Académie Suisse de 1859 à 1861. Il est influencé au début de sa carrière par le réalisme de Gustave Courbet, qu'il rencontre vers cette époque, et se lie d'amitié avec Édouard Manet, Henri Fantin-Latour, Félix Bracquemond et Zacharie Astruc. C'est aussi en 1859 qu'il expose pour la première fois au Salon.
De 1862 à 1866, il voyage à Rome et en Espagne grâce à une bourse d'étude de sa ville natale. Son style en est transformé : il délaisse l'influence de Courbet pour celle de Diego Vélasquez, dont il sera avec Manet un des plus fervents admirateurs. De retour en France, il reçoit pour la première fois une médaille d'or au Salon de 18662.
En 1867, il fait également partie des 9 membres de la « Société japonaise du Jinglar » avec Henri Fantin-Latour, Carolus Duran et les céramistes Félix Bracquemond et Marc-Louis Solon (en), qui se réunissaient mensuellement à Sèvres pour un dîner à la japonaise.
Il épouse Pauline Croizette, pastelliste et miniaturiste, qui pose pour La Dame au gant en 1869 (Paris, musée d'Orsay). Ils auront trois enfants, deux filles et un garçon. Leur aînée Marie-Anne épousera plus tard Georges Feydeau.
À partir de 1870, à la suite de la renommée de La Dame au gant, il se consacre principalement aux portraits. Son succès lui permet d'ouvrir un atelier à Paris au 81, boulevard du Montparnasse (proche de son domicile du 58, rue Notre-Dame-des-Champs), où il enseigne la peinture en prenant Velasquez comme référence. Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1872 et il est promu officier en 1878, commandeur en 1889 et grand officier en 1900.
De 1889 à 1900, il est membre du jury de chaque Exposition universelle. Il est cofondateur de la Société nationale des beaux-arts en 1890. Il est élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1904. Bien que n'ayant jamais obtenu le prix de Rome et du fait de l'absence de candidat, il est nommé directeur de l'Académie de France à Rome en 1905, poste qu'il occupe jusqu'en 1913.
Carolus-Duran fréquente la station balnéaire de Saint-Aygulf, où il possède une villa familiale. La station balnéaire possède deux toiles données par Carolus-Duran et conservées dans la chapelle3, le Christ en croix et La Mise au Tombeau du Christ 1882. La station balnéaire a dédié une place et une plage au nom de l'artiste.

L'atelier

Portrait de Carolus-Duran par John Singer Sargent, 1879, Williamstown, Clark Art Institute.
L'atelier de Carolus-Duran compte en moyenne vingt-cinq étudiants, dont les deux tiers sont anglais ou américains, parmi lesquels : John Singer Sargent, Maximilien Luce, Carroll Beckwidth, Hamilton Minchin, Will H. Low, Paul Helleu, Robert Alan Mowbray Stevenson, Theodore Robinson et Ernest Ange Duez.
Carolus-Duran visite ses élèves de manière régulière le mardi et le vendredi. L'enseignement est gratuit, hors une participation au chauffage de l'atelier et à la location des modèles.
Carolus-Duran adhère à la maxime : « Exprimer le maximum avec le minimum de moyens ». Selon lui, un portrait doit être réalisé à partir d'une ébauche, directement sur la toile, sans dessin préparatoire. Les cinq ou six surfaces principales du visage doivent être posées d'abord, sans être fusionnées, et les détails construits à même la toile. L'attention doit porter sur les effets de lumière à la surface plutôt qu'à une construction de masses et de volumes. William Bouguereau, le maître de l'académisme, considérera cette attitude comme erronée.[réf. nécessaire]

Accueil critique

Alors que la peinture française était en pleine évolution avec les impressionnistes et leurs disciples, il a souvent été reproché à Carolus-Duran, notamment par Camille Pissarro[réf. nécessaire], de ne pas utiliser sa technique et son talent évidents de façon plus aventureuse et de ne se consacrer qu'à des portraits, certes rémunérateurs, mais conventionnels.
Émile Zola écrit : « Seulement Carolus-Duran est un adroit ; il rend Manet compréhensible au bourgeois, il s'en inspire seulement jusqu'à des limites connues, en l'assaisonnant au goût du public. Ajoutez que c'est un technicien fort habile, sachant plaire à la majorité4. »
Carolus-Duran a su naviguer entre l'académisme d'un Cabanel et de ses disciples, et l'expérimentation de ses contemporains plus hardis. Il a su insuffler à ses portraits un naturel et une vie qui les font sortir du lot5.

Galerie


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