17 juin 2015

Jose TAPIRO y BARO : copie et petite biographie


huile sur papier enduit 42 x 30


détail

Josep Tapiró i Baró est un peintre espagnol né à Reus, le et mort à Tanger le .
Il est connu pour ses aquarelles représentant des portraits des habitants de Tanger.
Il étudie le dessin et la peinture en compagnie de son ami d'enfance Mariano Fortuny à Barcelone sous la direction de Domingo Soberano.
Les deux amis complètent ensuite leur formation à l'Académie royale des beaux-arts de San Fernando de Madrid.
Grâce à de nombreux voyages à travers l’Europe entre 1863 et 1870, il consolide son style, fortement influencé par son ami. Ils voyagent ensembles au Maroc pour la première fois en 1871, et à la suite de cet événement décisif dans la vie des deux artistes, Tapiró décide de s’installer à Tanger, en 1876, ou il restera, pendant presque quarante ans, jusqu’à sa mort en 1913.


Installation et Œuvres à Tanger

Enthousiasmé par la lumière et les couleurs du Maroc, Josep Tapiró s'adonne rapidement au genre «orientaliste» qui deviendra très vite son sujet de prédilection. Il peint de nombreuses huiles et aquarelles aux couleurs éclatantes représentant des portraits ou des scènes de genre typiquement marocaines. Pourtant, son style particulier est très différent de ce qu’on assimile aujourd’hui à l’orientalisme. Il s’établit au Maroc pour peindre la société maghrébine, et non un rêve idéalisé que d’autres disciples de Fortuny ont recréé sans prendre la peine de quitter l’Europe.
Il se rend à Tanger deux ans après la mort de son ami Fortuny, faisant partie d’une délégation diplomatique. Là-bas il transforme un ancien théâtre du quartier juif de la Fuente Nueva en atelier-musée de style mauresque dans lequel il rassemble une collection d'objets orientaux, d’antiquités et de ses propres œuvres. Il trouvera presque toujours son inspiration dans cette ville au tempérament ouvert, avec sa particularité de cohabitation paisible de plusieurs cultures qui enrichissait sans doute l'aspect visuel de ses rues.

Josep Tapiró i Baró, Portrait de Santon

Josep Tapiró i Baró, Portrait d'un Marocain
Dans le dernier tiers du siècle, la ville de Tanger vécut une transformation décisive qui la mena au début du XXe siècle à se donner des statuts spéciaux, en marge des protectorats espagnols et français. Elle devint une enclave internationale, un des ports les plus importants de la Méditerranée. Sa situation stratégique dans le détroit de Gibraltar, notamment à partir de la construction du canal de Suez, fit d'elle une escale habituelle des grandes voies de navigation. Grâce à sa situation géographique entre deux mers et deux continents, et aux circonstances politiques internationales, elle devint une ville importante. Auprès de la colonie occidentale très nombreuse, la ville comptait aussi une importante communauté juive, qui participait activement au développement financier de la région. Cette ville ouverte et accessible attira de nombreux visiteurs, dont des artistes et des intellectuels notables comme Degas, De Amicis, Iturrino ou encore Matisse. Dans le Tanger de la fin du XIXe siècle, on pouvait à la fois contempler des scènes dignes d'époques révolues à côté de grands navires marchands moderne, et de résidences style Art nouveau, et les dernières nouveautés de Paris. Pendant une partie du XXe siècle la ville avait atteint une situation de privilège qui lui valut un grand essor, dans tous les domaines de l'activité humaine.
Tapiró bénéficia de cette ambiance cosmopolite et pluriculturelle pour vendre une partie importante de son œuvre. La colonie occidentale et la communauté juive furent ses principaux clients à Tanger. Il eut également la visite de personnages illustres et hauts dignitaires marocains dans son atelier, comme le duc Almodovar del Río, ministre d'État et Président de la Conférence internationale d'Algésiras5.
En 1875, il peint El huerto de las manzanas de oro et El gaitero árabe, deux de ses œuvres les plus célèbres. De 1876 à sa mort en 1913, il y entreprend une longue carrière couronnée de succès. Francisco Gras y Elias l'appelle dans son Hijos Ilustres de Reus « empereur de l'aquarelle », ce qui montre la reconnaissance artistique de ses pairs. Sa fécondité fut extraordinaire, traitant des thèmes de scènes populaires, de types de femmes maures et de Marocains. Son plaisir esthétique mêlé à sa curiosité historique lui permirent de de donner une image respectueuse de ce monde inconnu et admiré.
Pendant toutes ces années sa peinture reflète fidèlement et avec préciosité des scènes africaines de l'époque, le qualifiant comme un maître dans l'art de l'aquarelle. Il immortalisa pendant 40 ans le Maroc précolonial, avec ses traditions spectaculaires et ses particularités ethniques et culturelles, comme outil de connaissance du Maroc.

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